

Les affres de la mondialisation
Covid oblige, je dois recréer du lien. Vade retro la publication sur les FB et Insta. Il faut du vrai, du tangible, du touché… 2021 est une autre année. Je décide que j’envoie de bons vieux vœux postaux. Je peste contre le logiciel mal foutu de la poste pour imprimer mes timbres. Il me prend l’idée d’imprimer une dorure à froid en numérique. Et hop! j’envoie mon fichier à un imprimeur en Angleterre. En décembre, l’Angleterre fait encore partie de l’Europe. L’imprimeur envoie les imprimés. Brexit ! COVID ! Le colis est retenu. Une nouvelle souche du virus made in England retient les camionneurs, les camions… et les colis. Les douaniers belges ont oublié comment il fallait gérer les taxes. Hééé oui, tout change mes amis ! UPS n’a pas vraiment anticiper non plus. Après 3 semaines, une taxe exorbitante, 28 coups de bigophone à une intelligence artificielle, 13 contacts inutiles avec un call center du bout du monde, 7 mails… ça y est, mon colis est enfin livré le 29 janvier. Ouf, j’ai cru que j’enverrais mes vœux pour le solstice d’été. Et là, je découvre qu’il y a un bug Indesign dans mon fichier. Après enquête, c’est un vieux bug. Je me suis fait avoir comme un bleu. Après mûre réflexion, je trouve que les cartes ont un petit air à la Patrick Thomas de Berlin. Je respire. Je lâche prise. J’ai reçu mes enveloppes japonaises fabriquées en Chine achetées en France. Je colle mes timbres, écris les adresses, enroule, colle… Vite, vite à la poste. Et là, le postier me demande pourquoi j’ai collé 2 timbres. « Et bien parce que votre collègue m’a dit qu’il fallait 2 timbres lorsque j’ai fait un test d’envoi il y a 3 semaines », lui dis-je. Pfffff, il souffle, il comprend pas pourquoi, il retourne l’enveloppe, joue de la guitare avec la ficelle, plie et déplie les rondelles, souffle, crache entre ses dents qu’il comprend pas pourquoi. Et là je lui rappelle gentiment que de toute façon c’est trop tard puisque les timbres sont déjà collés. Ouf, ouf ! Les enveloppes sont dans le sac postal.
Les cartes pour l’étranger sont arrivées dès le lendemain. Les cartes pour la Belgique ont mis plusieurs jours à arriver dans les boîtes aux lettres. Non, non, ne me demandez pas pourquoi. C’est du surréalisme belge ! Et peut-être aussi que tous ces signes me crient que la mondialisation vacille.
Pour l’an prochain, j’ai commandé des pigeons voyageurs. Je les entraine, ça prend du temps. J’apprends à faire du papier avec des résidus de chanvre et je me remets à la gouache et au pinceau.
Bonne année !

Ah oui ! Et pour ceux qui veulent connaître l'histoire du Mean et des Kawaii, c'est pour une autre fois !









